Yzak Joule
▐ Nombre de messages : 64
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Localisation : Quelque part, sans doute
▐ Camp : ZAFT
Emploi : Tyran de malheureuses chanteuses
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▐ Date d'inscription : 10/01/2010
 | | Sujet: Yzak Joule Ven 16 Avr - 15:41 | |
|  •Nom•
Joule
•Prénom•
Yzak
•Date de naissance•
8 Août C.E.54
•Signe astrologique•
Lion
•Groupe génétique•
Coordinateur
•Groupe sanguin•
0
•Originaire de•
PLANT
•Lieu d'habitation•
PLANT
•Métier•
Commandant chez ZAFT
•Camp•
ZAFT
•Taille•
1m 61
•Poids•
49 kg 
Ses pas sont tranquilles, mesurés, comme à son habitude. Avec un calme né du quotidien, de toutes ces journées, toutes ces semaines, tous ces mois, toutes ces années même, où il a foulé ce sol, il avance, sans se soucier de ceux qui l'entourent. Il sent parfois leur regard, morsure brûlante sur sa nuque pâle, mais ne s'en préoccupe pas. Du moins, il ne s'en préoccupe plus. Cet endroit est devenu l'un de ses repères. L'un de ces précieux repères, une réalité concrète à laquelle s'accrocher. L'un de ces lieux auxquels on parle en pensant "à moi". Comme s'il avait finalement laissé sa trace, un signe de son passage, entre ces murs froids et ces visages affairés. N'est-ce pas le cas, au fond? N'a-t-il fait qu'effleurer de ses doigts avides cet espace créé spécialement pour eux? Ou a-t-il su donner un peu de son essence même à cet air artificiel, à ces rouages si savamment huilés?
Quelques saluts fusent à sa droite et Yzak répond par un signe de tête. A peine un hochement, une esquisse de sourire sur son visage sévère. Il reconnait la chevelure blonde de Dearka et son pas devient comme plus léger. Il y aura des personnes qui se souviendront de lui, très certainement. Ses pas le mènent à son bureau, où il s'installe avec un soupir de satisfaction. Son regard bleu se pose sur les quelques photos posées sur la surface lisse. Un sourire plus doux étire ses lèvres, alors que sa main s'avance vers un cadre. Oui. Il y a aussi ces personnes dont il entretient la mémoire. Sans faillir, depuis maintenant des années. Des amis, des ennemis, des collègues, des supérieurs. peu importe. Rêveur, il se dit que ce sont eux, quelque part, qui l'ont mené là où il est aujourd'hui. Il faut dire qu'au départ, ce n'était pas dit...
oOo
- Je refuse de travailler avec lui!
Sa voix claque dans l’air, sèche comme un coup de fouet. Les yeux brillants, les sourcils froncés, Yzak fait face au Capitaine. La faible part de crainte qu’il peut ressentir est étouffée sous la brûlure du défi. Il fixe hargneusement le jeune homme qui est assis à ses côtés, les sourcils froncés. Son corps tendu semble mettre le plus de distance possible entre eux.
C’est comme un besoin viscéral de l’éloigner de lui, de l’écraser. Il sait que la colère a toujours une grande part dans ses réactions. Cela a toujours été ainsi. Il est incapable de dominer ses émotions, de faire face à la moindre contrariété. Dès que quelque chose l’irrite, le masque est en place. Les cris fusent les réactions violentes se multiplient. Ne dit-on pas que la meilleure défense est l’attaque ? Et là, il a plus que jamais besoin d’attaquer.
Asran Zala. C’est le nom de celui qui fait de sa vie un enfer, actuellement. Fils d’un haut gradé, intelligent, efficace en mission… Et lui, se retrouve relégué au second plan. Il a trop longtemps eu l’habitude d’être le meilleur. Arrogant, se croyant supérieur aux autres, sans doute, mais il avait ses raisons. Depuis le début de sa formation, il n’avait jamais laissé personne le surpasser. Il était sans rival parmi les nouvelles recrues et considéré comme le meilleur même par la suite. C’était avant l’arrivée d’Asran, bien sûr. Asran et son caractère conciliant, alors que lui cédait toujours à ses émotions. Asran et sa calme assurance alors que lui semblait vouloir écraser les autres. Asran et sa force tranquille alors que lui n’était qu’amertume nerveuse. Il perdait sur tous les fronts.
Alors travailler avec lui, c’était hors de question. Il n’avait pas peur du ridicule, non. Ce ne serait qu’une question de temps avant qu’il ne le dépasse. C’était un nouveau défi, qu’il relèverait haut la main.
Mais il avait beau s’égosiller pour un rien, devenir irritable au moindre propos de travers, il savait qu’il devait mettre cela de côté. Son sens du devoir primait, toujours. Et dans ce cas précis, il sentait qu’il ne serait pas capable de faire abstraction de sa rancœur. C’était une faiblesse, bien sûr. Sa pire faiblesse. Il n’était malheureusement pas capable de l’affronter, dans l’immédiat.
- Et pourquoi cela ? Qu’as-tu à reprocher à Asran ?
- Il est incompétent !
La réponse avait fusé, avant qu’il ne puisse la retenir. Les poings tremblant de rage, il fixait le jeune homme. Azur contre émeraude. Les yeux bleus, glacials, fixés sur ceux verts, furieux. Leur capitaine secoua la tête, dépité.
- Ce n’est absolument pas une raison valable. La mission s’accomplira comme le Capitaine Le Creuset l’a demandé. Vous savez ce qu’il vous reste à faire.
Avec raideur, Yzak eut un salut réglementaire, avant de tourner les talons. Il entra dans sa cabine, refermant la porte derrière lui. Le bois craque de façon sinistre et son poing s’abattit sur le casier le plus proche. Un grondement furieux s’échappa de ses lèvres alors qu’il regardait le sang s’écouler des doigts meurtris.
- On appelle de ça de la dégradation de matériel.
Yzak tourna la tête vers la voix moqueuse, les yeux plissés. Les bras croisés, un sourire sardonique aux lèvres, Dearka le fixait. Il s’installa sans bruit sur un siège, son regard pénétrant semblait le passer aux rayons X. Yzak détourna les yeux, un instant gêné. Il était le seul qui pouvait supporter son caractère pour le moins… explosif.
- Tu sais, personne ne comprend pourquoi tu réagis comme ça. Nicol est certainement en train d’échafauder une stratégie pour faire en sorte que vous vous entendiez bien.
Un léger silence suivit ses paroles, alors que le sourire du blond s’estompait. Une légère inquiétude ridait son front alors qu’il semblait enfin sérieux.
- Yzak, ça ne peut plus durer. Tu te conduis comme un gamin. Et là, c’est que le début. Tu risques vraiment de foutre en l’air le travail d’équipe.
Un grognement lui répondit. Dearka poussa un soupir. Il savait que ce ne serait pas facile. Oui, Yzak avait toujours été ainsi. Né de deux parents Coordinateurs, il avait toujours réussi ce qu’il entreprenait. On avait cru, au début, qu’il n’était là que part le statut de sa mère, sénatrice. On s’était vite détrompé. Même s’il restait un adolescent gâté, capricieux et arrogant, les mauvaises langues avaient bien dû se taire face à l’efficacité dont il faisait preuve. Même s’il pouvait se montrer légèrement insupportable, il est vrai.
- Très bien… J’essayerai de le… d’être plus…
Le reste se perdit dans un marmonnement alors que le rire de Dearka résonnait à nouveau.
oOo
Les yeux bleus se fixèrent sur une photo. Une photo de groupe. Lui, Dearka, Asran, Miguel et Nicol. Ils étaient encore réunis, à cette époque. C’était avant. Avant la mission d’Héliopolis. Avant la mort de Miguel. Avant sa cicatrice, aussi. Avant la mort de Nicol…
Ils étaient sous souriants. Enfin, peut-être pas. Lui, avait son habituel air renfrogné. Ses cheveux étaient légèrement plus courts, même s’ils avaient cette même coupe au carré qu’aujourd’hui. Les mèches grises, presque blanches, retombaient sur son menton.
Il voyait la détermination, une certaine cruauté même, dans son regard bleu. Il est certain qu’aujourd’hui, cela a légèrement changé. Il n’est plus ce crétin arrogant et intolérant. Oh, bien entendu, certaines choses ne changent pas. Il est toujours têtu. Mais il regarde le passé avec quelque chose qui ressemble inexplicablement à de la tendresse. Etrange, n’est-ce pas ?
oOo
- Nicol et Asran sont portés disparus.
Ses poings sont serrés. Comme instinctivement, sa main effleure la cicatrice qu’il a l’œil. Oui, il sait bien que tout cela est l’œuvre de celui qui la lui a infligée. La haine semble bouillir dans ses veines. Il a envie de s’en aller, de venger Nicol et peut-même Asran. Une boule s’est formée dans sa gorge, alors qu’il retient un feulement blessé. Il n’a pas l’habitude de l’amertume et de la tristesse. Il préfère se réfugier derrière la colère. Parce qu’il n’y a rien de plus hideux que la faiblesse qui prend le dessus. Quelque part, il est surpris. De vouloir venger des personnes qu’il ne pensait pas apprécier. De se rendre compte, brutalement, qu’ils sont importants pour lui. Qu’il comptait sur eux. Qu’ils avaient établi leur propre routine.
Oui. Il se rappelle qu’Asran prenait toujours la place du fond, dans la cabine. Celle depuis laquelle il pouvait observer tout le monde, clame et attentif. Il se rappelle qu’une mélodie, toujours la même, s’élevait du piano de Nicol après chaque bataille. Comme un remerciement pour être toujours en vie ou un hommage rendu aux défunts. Il se rend compte avec horreur que Nicol ne sera plus là pour la jouer. Que c’est fini. Il a envie de hurler. Savoir qu’il ne pourra plus entendre les notes s’écouler sous les doigts fins est ce qu’il pouvait arriver de pire. Comment cette putain de terre peut-elle continuer à tourner si Nicol n’est plus là pour jouer ou si Asran ne le bat pas, une fois de plus ?
Il a l’impression d’étouffer. Le silence insupporte. Il sent le masque s’ébrécher peu à peu. En face de lui, Raw a un sourire moqueur. Mais il est trop pris dans ses pensées pour avoir envie de briser ce masque. Dans un murmure, le dernier coup est porté.
- Dearka n’a pas non plus été retrouvé.
Il sort sans un mot, titubant jusqu’à la sa cabine personnelle. Il pose le front contre la vitre froide, tremblant. C’est impossible. Comment ? Tous les trois… Et c’est encore et toujours de sa faute, à lui. Ce foutu pilote du Strike. Sa respiration se fait saccadée alors qu’il s’efforce de calmer sa fureur, sa haine. Dans un coup de poing rageur, il casse le casier, ouvrant son contenu à terre. Une photo s’y échappe. Leurs visages souriants lui donnent envie de la lacérer. Comment osent-ils ? Comment peuvent-ils sourire alors que maintenant, ils sont tous… Dans le dos, il voit l’écriture ronde de Nicol, qui a inscrit la date.
Les larmes se mettent à rouler sur ses joues. Il s’est retenu à l’annonce de leur disparition, n’a pas bronché en sachant qu’ils étaient perdus. Et il ne peut empêcher les perles glacées d’affluées sous ses paupières closes simplement en voyant ces lettres jetées là négligemment, de cette écriture encore si enfantine.
Comme en écho à sa propre peine, Yzak a soudain l’impression d’entendre, flottant dans les airs, cette mélodie qu’il a désespérément besoin d’entendre. Une toute dernière fois.
oOo
Son sourire se fait un peu amer, alors que ses doigts passent sur les courbures du papier. Il ne sait pas vraiment le nombre d’années qui s’est écoulé, depuis. Enfin, si, il le sait très bien. Mais il n’a aucune envie de se le rappeler. Il n’accepte toujours pas le fait qu’ils ont tous appris à vivre sans eux, que leur existence a été oubliée, comme s’ils n’avaient plus besoin de leurs sourires. C’est si cruel de se rendre compte que tout le monde est remplaçable. Il ressent pourtant le besoin, lui, de revoir ces souvenirs. On se moquerait certainement si l’on savait. Lui, si froid, si peu sensible, s’apitoyer sur le sort des disparus ! Il sait pourtant qu’il n’est pas le seul. Ils portent tous les traces de leurs combats, cachées sous des sourires, de la froideur, peu importent les méthodes. Ils gardent tous leurs démons intérieurs, chérissent tous des êtres disparus, aimés, détestés.
Au point que certains en oublient les vivants. Les revenants.
oOo
- Alors comme ça, on t’a affecté à un escadron des forces spéciales ?
Une question qui n’en est pas vraiment une, alors qu’il s’avance vers Asran. Son ancien coéquipier a l’air mal en point. Le savoir toujours vivant lui avait donné envie de rire. La moquerie était revenue. Comme s’il avait vraiment regretté sa disparition ! C’est incroyable comme c’est tenace, les imbéciles. L’auto persuasion n’avait pas marché, bien sûr. Comment cela aurait-il pu être le cas ? trop de choses s’étaient passées. Il ne se sentait plus le même. Qui pouvait s’en vanter, en pleine guerre ? Il suffisait simplement de garder les apparences, continuer à feindre que ce garçon fier était toujours vivant, quelque part.
- Moi, je suis affecté à l’opération Spit Break. Je compte bien faire mes preuves là-bas pour obtenir rapidement une promotion.
Sa voix est arrogante, comme s’il le mettait au défi, une fois de plus. Mais Asran n’entre pas dans son jeu. Il baisse les yeux, comme honteux. Yzak a envie de lui hurler qu’il le hait. Qu’il est la personne la plus pourrie, la plus lâche qu’il connaisse. Qu’il doit relever la tête. Mais il en est incapable. Il se rend compte qu’ils n’ont jamais été aussi proche, qu’ils ne se sont jamais autant compris qu’à cet instant précis. Alors, il pourrait bien faire des efforts, pour une fois et ne pas tout gâcher par des hurlements malvenus, n’est-ce pas ?
- Encore désolé pour tout.
Le paroles d’Asran lui font pousser un soupir mais il fait comme s’il n’avait rien entendu. En revanche, il n’ignore pas la main qui se tend vers la sienne et la sert fermement.
- Je serai sans doute plus gradé quand on se retrouvera.
Asran a un léger sourire, amusé. Oui, Yzak ne risque pas de changer de ce côté-là. Il ne répond pas.
- Mais d’ici-là, essaye de ne pas te faire tuer.
C’est murmure presque imperceptible. Comme s’il n’avait pas réussi à retenir ces quelques mots. Un air gêné se peint d’ailleurs sur le visage pâle, colorant légèrement la peau diaphane. Le sourire d’Asran s’agrandit. Il sait qu’il ne pourra jamais rêver de parole plus démonstrative.
- Je ferai de mon mieux.
oOo
S’étirant doucement, il pose les yeux sur le plafond de la pièce, se remémorant vaguement la suite. Il y a eu les combats, bien sûr. La trahison de Dearka. Les fils qui se refermaient sur eux, fragiles marionnettes entre les mains de leur capitaine. La réalisation, soudaine qu’il devait prendre les choses en main. La bataille finale, leur triomphe tous sur la mort. L’espoir d’une paix possible. Et le début d’une nouvelle guerre, bien sûr. L’éternel recommencement, le cercle vicieux de la haine et de la souffrance qui se répétait, à l’infini. Il avait eu la détestable impression que rien n’avait vraiment changé.
oOo
- Quand on voit tout ça, j’ai l’impression qu’il est mort pour rien.
La voix monotone, terne de Dearka le sort de ses pensées. Un bouquet de fleur est posé sur la tombe de Nicol. Yzak l’observe, pensivement. Il n’y a pas longtemps qu’Asran est reparti. Il sait qu’il ne veut pas vraiment combattre à leurs côtés. Il sait que les apparences ne sont pas ce qu’elles semblent être, une fois de plus.
Il est devenu combattant, depuis le traité de Junius. Il a tenu cette promesse, qui n’en était pas vraiment une, qu’il avait faite à Asran. Et il a un goût d’amertume, étouffant.
Les batailles qui s’enchaînent, encore et encore. Rien n’a donc changé ?
- Qu’ils sont morts, tu veux dire.
Sa voix est froide, coupante. Dearka met les mains dans ses poches, dans cette attitude désinvolte qui le caractérise encore aujourd’hui. Ils sont l’air opposés. L’un négligé et insolent, l’autre droit et fier. Plus que jamais, Yzak a l’air imposant. Son costume à la coupe impeccable met en valeur sa musculature fine, rehaussant sa grâce naturelle. La coupe de ses cheveux, l’impassibilité de ses traits fins, ses mouvements secs et précis, tout semble contrôlé. Aucun écart n’est permis. Et comme d’habitude, chez lui, ce sont ses gestes et ses paroles qui font qu’on est obligé, une fois de plus, de regarder au travers de ce masque colérique et brûlant.
- Cette fois-ci, je n’hésiterai plus aussi longtemps. Je rejoindrai le bon camp à temps.
oOo
C’est ce qu’il fit, bien sûr. D’opposer à ce destin, si bien défini. Il ne voulait pas de cela. Ne voulait pas de cet avenir si bien commandé. Se retourner contre son camp semblait être devenu une habitude. Mais c’était pour la bonne cause, n’est-ce pas ?
Il se lève d’un geste, ouvrant les rideaux. Les rayons de soleils pénètrent dans le bureau. Son regard s’attarde sur la photo, éclairée par la lumière douce. Un léger sourire prend place sur ses lèvres.
Ce n’est pas fini, bien sûr. C’est loin d’être fini. Tout recommencera, une fois de plus. C’est sans fin, il le sait. Mais plus que jamais, son assurance est là. Pas cette fanfaronnade qui éclipse toute intelligence et qui le rendait si antipathique, auparavant. Il s’agit d’autre chose. Une chose qu’il ne sait pas définir encore, même après toutes ces années. Mais cela lui permet de savoir que c’est cela qui leur a permis de se battre, encore et encore.
D’un geste souple, il se prépare à partir, cachant son sourire. Du bout des lèvres, il fredonne une mélodie sourde, telle une ritournelle. Une mélodie bien connue. Celle qui rend hommage aux défunts et fête le retour de ceux qui sont encore vivants.
Dernière édition par Yzak Joule le Mer 20 Mar - 1:16, édité 1 fois | |
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